Résonances visuelles
By: ArtBank / 14 mai 2024De gauche à droite : Velma Foster, Jacques Palumbo, Michael Snow, Judy Martin, John Massey, Denis Demers, Dyan Marie, Robert Hedrick. Photo : Brandon Clarida Image Service
Dans le cadre de Portes ouvertes Ottawa 2024, la Banque d’art a le plaisir de présenter Résonances visuelles, une exposition thématique explorant la beauté et la complexité des motifs visuels, un procédé transcendant les frontières culturelles et les époques et s’inscrivant parmi les plus omniprésents dans l’art.
Explorant la simple répétition de motifs ou la manipulation complexe d’images, cette sélection de plus de 30 œuvres met en lumière des harmonies et des récits cachés qui façonnent notre compréhension de l’art et du monde qui nous entoure.
Cette exposition est centrée sur l’idée que, si la répétition est vectrice d’équilibre et d’ordre, poussée à l’extrême, elle peut aussi conduire à un chaos déroutant. À mesure que les rapports formels et spatiaux évoluent, sont amplifiés et, parfois, présentent d’agréables perturbations, ils révèlent la puissance transformatrice du rythme et sa capacité à façonner et à remodeler nos perceptions.
Œuvre de John Massey en vedette
L’exploration des facultés de perception et d’orientation spatiale est au cœur des activités artistiques de John Massey. Son collage, composé de représentations fragmentées de parties de corps disposées dans une spirale allant vers l’intérieur ou vers l’extérieur, cherche à illustrer la relation entre le corps et son incarnation dans l’espace et le temps, qui peut s’étendre ou se contracter à l’infini.
L’impression rassemble des images photographiques découpées, formant une structure visuelle complexe qui nous incite à réfléchir à la façon dont nous percevons le monde qui nous entoure.
John Massey, Black Eye (1988-1989), lithographie et collage
Œuvre de Frank Shebageget en vedette
Présentant l’évolution temporelle des billets de cinq dollars canadiens, l’œuvre Free Ride (2022) de Frank Shebageget symbolise la portée durable du Traité n° 3. En 1873, dans un accord conclu entre le chef Mikiseesis au nom des Premières Nations ojibwées et la reine Victoria, la tribu a accepté de céder ses terres ancestrales en échange d’une maigre compensation annuelle de 5,00 $ par tête.
L’œuvre invite à réfléchir aux injustices inhérentes à de tels accords et à leurs répercussions sur l’identité autochtone (et allochtone) contemporaine.
Frank Shebageget, Free Ride (2022), billets de cinq dollars canadiens anciens et récents, cadre en érable gravé
Œuvre de Joseph Calleja en vedette
L’exposition présente également des œuvres d’art tridimensionnelles, dont une sculpture cinétique de Joseph Calleja, un artiste du Canada originaire de Malte. Construite en acier chromé poli et mue par des moteurs cachés, la sculpture génère des formes ondulantes ainsi que des éclats de lumière réfléchis. Hypnotisante, cette sculpture aspire à une forme d’abstraction animée, où les motifs cycliques évoquent la fluidité et l’intrigue grâce à la modeste élégance de son concept.
Joseph Calleja, Sans titre (1972), acier inoxydable et base de bois
Œuvres de Jessie Oonark et Kenojuak Ashevak en vedette
La perspective unique de deux artistes inuit, Jessie Oonark et Kenojuak Ashevak, est mise en valeur avec la présentation de leurs œuvres, qui sont issues de la vaste collection d’art autochtone de la Banque d’art. Tissant une histoire aux couleurs vives et au symbolisme traditionnel, Fish with Ulus (1981), œuvre de Jesse Oonark, propose une composition simple, mais convaincante.
Avec sa capacité à transposer le sujet en formes géométriques fondamentales – en particulier le triangle au côté arrondi –, l’artiste donne avec cette représentation un aperçu des routines quotidiennes des Inuit.
D’autre part, la vision de Kenojuak Ashevak de la nature, soit un tout unifié, animé et en perpétuelle transformation, illustre la coordination entre les oiseaux et les oisillons et dépeint de manière vivante leur essence dans une relation spatiale étroite. Le bec ouvert des oiseaux suggère un vibrant chœur de vie rappelant la simplicité et la vitalité du monde naturel.
Kenojuak Ashevak, Sans titre (1981), crayon-feutre et crayon de couleur sur papier
Jessie Oonark, Fish with Ulus (1981), pochoir
Vous souhaitez avoir plus d’occasions de participer à cette exposition?
Dans cette exploration des résonances visuelles, la Banque d’art invite l’auditoire à observer des jeux de motifs évolutifs, où la pulsation de la répétition crée une composition rythmique, mais révèle également des récits et des réflexions sur notre histoire et notre identité collectives.
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À propos de la commissaire : Fara Abn
Fara est une commissaire et une chercheuse d’Ottawa. Titulaire d’un diplôme en cultures visuelles et en muséologie obtenu en Italie, elle réalise actuellement un doctorat en médiation culturelle à l’Université Carleton. Ses recherches portent sur les stratégies d’exposition et l’incidence des intérêts politiques et privés sur les représentations nationales à la Biennale de Venise. Fara a été invitée à titre de commissaire pour l’exposition thématique Portes ouvertes Ottawa 2024 de la Banque d’art, qui constitue un stage en vue de l’obtention d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en études muséales.