Ouvrir les portes : Une acquisition de la Banque d’art transforme la carrière d’une jeune sculptrice
By: ArtBank / 17 août 2022La Banque d’art fait rayonner l’art depuis cinquante ans. Son histoire est jalonnée de récits impérissables de ténacité et de vitalité, et d’acquisitions ayant permis d’encourager de nombreux talents canadiens, d’améliorer leurs moyens de subsistance et de favoriser l’appréciation de l’art au pays.
L’acquisition par la Banque d’art en 2011 d’une œuvre de la sculptrice Anna Williams (en anglais seulement) a donné un nouveau souffle à la vie de cette sculpture.
« C’était presque comme créer une œuvre publique. La sculpture n’est pas seulement exposée une fois tous les 20 ans ou entreposée dans une collection privée. Les œuvres de la Banque d’art voyagent un peu partout au Canada et peuvent entrer dans la vie d’un grand nombre de personnes différentes. »
Untitled (Fawn), une sculpture grandeur nature en bronze représentant un faon sur le qui-vive, a été acquise par la Banque d’art dans le cadre de son appel de candidatures de 2011. L’œuvre a été louée à de multiples reprises, dont deux fois par la juge en chef de la Cour suprême du Canada, Beverley McLachlin, de 2012 à 2018.
Anna Williams, Untitled (Fawn), 2010, bronze et peinture acrylique.
Anna Williams a parfois aperçu sa sculpture dans des articles de journaux ou de magazines, à l’arrière-plan de photos représentant la juge en chef.
« C’est très exaltant de voir ses œuvres dans le monde lorsqu’on travaille toute la journée seule dans son studio, explique l’artiste. Je peux seulement imaginer les conversations dont ce faon a été témoin. »
Faire son entrée à la Banque
Anna Williams a reçu son diplôme de l’Université Mount Allison en 2009 et a immédiatement commencé à travailler comme artiste de l’estampe et sculptrice indépendante. Deux ans plus tard, L.A. Pai, la galerie qui la représente à Ottawa, lui a fait part de l’appel de candidatures de la Banque d’art.
Depuis son adolescence, « la Banque d’art » évoquait une institution publique empreinte de sérieux. Elle trônait souvent au sommet de la liste des expositions importantes des artistes et représentait une figure imposante dans la sphère artistique canadienne. « Quand est-ce que je ne connaissais pas la Banque d’art? », blague la sculptrice.
Aussi, lorsque la Banque d’art a annoncé à Anna Williams qu’elle était intéressée par son travail, l’artiste est restée bouche bée. Elle a d’ailleurs conservé la lettre qu’elle a reçue, ornée d’un en-tête coloré, indiquant que la Banque d’art allait acquérir l’œuvre Untitled (Fawn).
« Ça m’a vraiment remonté le moral, explique l’artiste, et ça a ajouté une couche de professionnalisme à ma pratique. »
Après l’acquisition, elle a découvert chez la Banque d’art une organisation peuplée de personnes chaleureuses et accueillantes, qui donnent vie à leur collection.
« Mon œuvre a pris vie, affirme Anna Williams. Elle n’est pas seulement enfermée dans une tour d’ivoire. Je crois que c’est un sentiment très rassurant pour les artistes. »
En tant qu’artiste indépendante, Anna Williams recevait parfois de petites marques de reconnaissance ici et là, qui contrebalançaient les nombreux obstacles auxquels elle se heurtait pour vivre de son art. Lorsque la Banque d’art a acheté son œuvre, ce fut comme si un tsunami de reconnaissance déferlait sur elle.
« C’est quelque chose qui nous indique qu’on est sur la bonne voie. Qu’on doit continuer. Que les gens veulent entendre ce qu’on a à dire. Le fait que cela arrive si tôt dans ma carrière est tout simplement renversant. Ça m’a donné l’énergie de continuer. »
Aujourd’hui, Anna Williams travaille comme artiste et adjointe du sculpteur du Dominion pour le gouvernement du Canada. À ce titre, elle crée des éléments décoratifs dans le cadre des rénovations de la Cité parlementaire. L’œuvre Untitled (Fawn) est actuellement exposée dans l’espace nouvellement rénové de la Bibliothèque du Parlement, au 180, rue Wellington, à Ottawa.
Elle conseille aux jeunes artistes du Canada de répondre à l’appel de 2022 et de soumettre leur candidature. Les artistes devraient tenter de séduire le comité d’évaluation par les pairs avec des soumissions qui présentent leur meilleur travail.
« Osez, insiste la sculptrice. Beaucoup de personnes pourraient penser qu’elles sont trop jeunes ou trop inexpérimentées, ou qu’elles ne travaillent pas depuis assez longtemps. Pour ma part, je sortais tout juste de l’université et j’avais très peu d’expositions à mon actif. Or, le comité a tout de même eu le coup de foudre pour mon œuvre. Parce que c’est tout ce qui compte, l’œuvre. »