L'art, au delà de nos frontières : la Banque d’art au service de sa clientèle depuis cinq décennies
By: ArtBank / 13 décembre 2022En 1972, une idée simple a germé dans l’esprit de Suzanne Rivard LeMoyne, responsable des arts visuels au Conseil des arts du Canada. Le Conseil avait depuis peu vendu au ministère des Affaires extérieures la collection d’art contemporain exposée dans ses bureaux; ses murs étaient désormais dénudés. L’idée de Suzanne Rivard LeMoyne : créer une banque d'art, c’est-à-dire une collection d’œuvres offertes en location aux ministères du gouvernement. C’était les années 1970; l’intérêt et la demande pour l’art canadien étaient à la hausse. Une banque d’art élargirait l’accès des Canadiennes et des Canadiens à des œuvres inspirantes d’une diversité d’artistes de partout au pays. Le programme permettrait aux organismes gouvernementaux, et plus tard aux entreprises du secteur privé, de louer des œuvres d’art canadiennes.
Dans les décennies qui ont suivi, la Banque d’art en est venue à posséder la plus vaste collection d’art contemporain canadien. Des œuvres d’art ont élu domicile dans des bureaux et des espaces publics appartenant à une clientèle des quatre coins du pays. Cette clientèle est essentielle à la poursuite de la mission de la Banque d’art puisqu’elle aide les gens à découvrir la riche diversité de l’art canadien.
Promouvoir l’art canadien dans le monde
Lorsque Jonathan Fried a loué le tableau Man III de Marielouise Kreyes, il ne soupçonnait pas qu’il entamait une relation avec la Banque d’art qui durerait des décennies. Pourtant, le tableau, qui a commencé son périple avec lui alors qu’il travaillait à Affaires mondiales Canada, l’a suivi dans d’autres bureaux diplomatiques pendant près de 20 ans. Jonathan Fried ne connaissait pas Marielouise Kreyes au moment de choisir l’œuvre, qui, selon lui, suscite la réflexion. Il s’est tout simplement dit : « Voilà quelque chose de spécial, et je pense que ça me conviendrait bien. »
Man III (1973) de Marielouise Kreyes a accompagné le diplomate Jonathan Fried pendant près de deux décennies.
Durant sa longue carrière, Jonathan Fried a occupé plusieurs postes à l’étranger, au fil desquels Man III l’a accompagné. Ce tableau a accueilli des collègues de partout dans le monde dans le bureau du diplomate. Cela a donné lieu à de nombreuses conversations entre lui et ses invitées et invités. « Quand je travaillais à l’autre bout du monde, au Japon, par exemple, les interprétations de l’œuvre variaient, se rappelle-t-il. J’ai découvert que les gens voulaient en savoir plus sur l’artiste et son œuvre, et sur l’art canadien en général. »
Rendre l’art accessible à la prochaine génération
L’École de gestion Sprott de l’Université Carleton met de l’avant la diversité de l’art canadien en action. Le nouvel édifice Nicol de l’établissement est un lieu de rassemblement pour sa communauté étudiante de partout dans le monde. L’École a fait appel à la Banque d’art pour sélectionner une collection susceptible de plonger la nouvelle génération de chefs d’entreprises dans les œuvres d’un large éventail d’artistes de la relève et déjà célèbres du Canada.
« Nous voulons exposer des œuvres qui aident à créer un environnement d’apprentissage inspirant et collaboratif pour notre population étudiante et la communauté, explique Deborah Casselman-Jones, gestionnaire des opérations au bureau de la doyenne. Les œuvres exposées reflètent les valeurs de Sprott, à savoir la compassion, l’imagination et la poursuite d’un but, et font la promotion de notre culture bien ancrée du soutien et de l’inclusion. »
Des œuvres de la collection de la Banque d’art agrémentent un lieu de rassemblement à plusieurs étages dans l’édifice Nicol.
Les étudiantes et les étudiants peuvent profiter d’un moment de tranquillité dans un salon de l’édifice Nicol avec Filter (2009) de Judith Berry.
L’art, plus que jamais
L’art peut aider à tisser des liens profonds. Dans le contexte d’un retour sur les lieux de travail à la suite de la pandémie, l’art est plus important que jamais pour aider à réinstaurer un sentiment d’appartenance.
Kinaxis, une entreprise de logiciels canadienne, a travaillé avec la Banque d’art pour créer un espace de bureau bien pensé et accueillant. « L’art occupe une place importante dans un environnement de travail, explique Neal Billings, gestionnaire du design graphique. Il évoque une émotion ou une opinion, ou suscite la conversation. Voir quotidiennement une œuvre qu’on aime peut inspirer des moments de joie dans un milieu parfois stressant. »
Jack Bush utilisait souvent des couleurs vibrantes et joyeuses dans ses œuvres. Grey Arc (1974) brille dans la lumière naturelle du hall d’entrée de Kinaxis.
Un tableau de Jack Bush, un artiste surtout connu pour ses œuvres abstraites du milieu du XXe siècle, est la première chose que voient le personnel de Kinaxis et les gens qui visitent l’entreprise. « Le personnel adore les nouvelles œuvres. Elles apportent vraiment la touche finale à notre nouvel immeuble », indique Neal Billings.
En collaboration avec les conseillers de la Banque d’art, Kinaxis a sélectionné un éventail d’œuvres d’art canadiennes pour leur espace.
Square Composition Blue over Yellow (1990) et Vertical Composition (Yellow Red) (1990) de Jaan Poldaas (à gauche)
Sound (1995) de Jim Hart (à droite)
Le riche potentiel du prochain demi-siècle
Vous aimez l’idée d’embellir votre espace de travail avec de l’art contemporain canadien? Communiquez avec l’équipe de la Banque d’art.
Dans le cadre des célébrations du 50e anniversaire de la Banque d’art, vous pouvez voir certaines pièces de sa collection d’œuvres d’artistes autochtones et racisés à l’exposition Regarder le monde en face : https://conseildesarts.ca/a-propos/ajagemo/regarder-le-monde-en-face