Interconnexions
By: ArtBank / 15 mai 2025Pour Portes ouvertes Ottawa 2025, la Banque d’art est heureuse de présenter Interconnexions, une présentation thématique d’œuvres d’art qui représentent des animaux et explorent les relations diverses entre ceux-ci et les humains.
Depuis des millénaires, les animaux vivent aux côtés des humains et les inspirent. Des représentations d’animaux ont fait leur apparition à la préhistoire, sur les parois des cavernes. Les 30 œuvres sélectionnées pour cette présentation vont des plus minuscules insectes aux animaux marins, en passant par les petits rongeurs et les mammifères terrestres. Il va sans dire que la diversité et la beauté de ces créatures sont à l’honneur.
Mais surtout, la sélection démontre la complexité de la relation entre les humains et les animaux, qui peut être réciproque, conflictuelle ou même violente. Or, cette relation peut aussi relever de la camaraderie ou de la bienveillance mutuelle. Ces œuvres nous montrent également l’importance symbolique, spirituelle et culturelle que revêtent ces animaux dans différentes communautés.
Valerie Salez, Transmission Cloud, Sink Bale et Circus Sleuth, 2008
Chaque collage par Valerie Salez met en scène un type d’espèces. Les images proviennent de centaines de publications — magazines, revues scientifiques, livres jeunesse, etc. — datant des années 1920 à 2008, quand les œuvres ont été créées. En les découpant, l’artiste sort les animaux de leur contexte informationnel, de recherche ou narratif pour les inscrire dans un rythme visuel ludique. Grâce à l’ajout d’objets — pylône de transmission, lavabo, balles et ballons —, ces collages nous invitent à nous identifier aux caractéristiques de ces animaux et à inventer nos propres récits.
Marcel Piet-Hein Kerkhoff, Jana Sterbak’s Stanley, 2003
Ce tableau qui porte bien son titre représente Stanley, le Jack Russell terrier de l’artiste canadienne Jana Sterbak, qui a été son collaborateur pour la 50e Biennale de Venise en 2003. Endossant une caméra miniature, Stanley a passé l’hiver à voyager le long du Saint-Laurent, au Québec, avant d’explorer Venise. Jana Sterbak a ensuite transformé les séquences en une installation vidéo intitulée From Here to There, pour la Biennale. En s’inspirant de la couverture de Canadian Art mettant Stanley en vedette et en imaginant son séjour à Venise, Marcel Piet-Hein Kerkhoff l’a peint devant la basilique Saint-Marc.
Jessie Oonark, A Shaman’s Helping Spirits, 1971. Gravure sur pierre par Thomas Sivuraq.
Selon la croyance traditionnelle inuite, une personne puissante comme un shaman peut se transformer en animal et développer des aptitudes pour survivre dans le rude environnement de l’Arctique. La frontière entre l’humain et les animaux peut être ambiguë. Le père et le grand-père de Jessie Oonark auraient été des shamans. L’artiste se rappelle aussi avoir vu le petit esprit aidant de son père, Uupitanaisuak, portant un chapeau fait de la peau d’un bébé caribou. Le portrait d’un shaman cornu symétrique est au centre de cette œuvre. Il est accompagné de différents animaux. Pouvez-vous les identifier? Vivent-ils à l’intérieur du shaman? Sont-ils sur le point d’en sortir?
Evelyn Coutellier, Revolution, 1975
L’esthétique d’Evelyn Coutellier se distingue des courtepointes acadiennes traditionnelles, qui se composent de schémas géométriques symétriques. Sa courtepointe à elle, avec ses cases et son texte, s’apparente davantage à une bande dessinée. Des grenouilles bleues et vertes, un animal peu rencontré dans l’artisanat acadien, sautillent, traversent les cases ou se cachent dans l’herbe en bordure de la courtepointe, coassant le chant de la révolution. Vu la fonction pratique de cette pièce, aimeriez-vous vous endormir au chant des grenouilles?
Explorez la Banque d’art
La Banque d’art sera ouverte à l’occasion de Portes ouvertes Ottawa le 7 juin 2025 de 10 h à 16 h. Saisissez cette occasion pour explorer l’entrepôt, discuter avec l’équipe de la Banque d’art et voir les œuvres d’art exposées dans Interconnexions.

À propos de la commissaire : Xiaofan Wu
Xiaofan Wu est doctorante en médiations culturelles à l’Université Carleton, avec spécialisation en art chinois contemporain. Sa recherche doctorale porte sur les artistes contemporaines et contemporains du monde sinophone dont les œuvres d’art mettent à contribution le monde naturel non humain et expriment diverses relations entre les êtres humains et la nature. Xiaofan a été invitée à titre de commissaire pour l’exposition thématique de Portes ouvertes Ottawa 2025 de la Banque d’art, qui constitue un stage en vue d’obtenir un diplôme d’études supérieures spécialisées en études muséales.