Une célébration de l’art autochtone à l’Université d’Ottawa
By: ArtBank / 08 novembre 2024Cet article de blogue a été reproduit avec l’autorisation de l’Université d’Ottawa. Article original : Une célébration de l’art autochtone au cœur du pavillon Tabaret | Université d’Ottawa
La rotonde de l'Université d'Ottawa avec des œuvres d'art de Russell Yuristy et Dominic Lafontaine de la collection de la Banque d'art.
La rotonde du pavillon Tabaret a toujours été un emblème de la vie universitaire et administrative à l’Université d’Ottawa. Aujourd’hui, ce lieu revêt plus qu’une signification historique : on y présente quatre œuvres saisissantes d’art contemporain autochtone. Elles témoignent de l’engagement continu de l’Université envers la décolonisation et l’autochtonisation des espaces publics. Ces œuvres exceptionnelles ont été choisies non seulement pour leur créativité, mais aussi pour les histoires qu’elles racontent et les vérités qu’elles révèlent.
« Être en mesure de voir, en se rendant au travail, des créations à la fois superbes et profondément politiques produites par des artistes autochtones lance un signal fort de ce qu’il reste encore à apprendre de l’ensemble des peuples métis, inuit et des Premières Nations », a déclaré Brenda Macdougall, directrice de l’Institut de recherche et d’études autochtones (IRÉA).
Une vision ancrée dans le Plan d’action autochtone
L’inclusion d’œuvres d’art autochtones dans la rotonde n’est pas un geste décoratif dû au hasard. En effet, cette décision s’inscrit directement dans le Plan d’action autochtone de l’Université d’Ottawa, plus particulièrement le Cerceau 3,1, qui fait valoir l’importance d’accroître la présence de l’art autochtone dans l’espace intérieur du campus. Cet effort souligne de façon puissante l’intention qu’a l’Université d’intégrer le savoir et la pensée politique autochtones à ses espaces physiques afin de créer un environnement où ces voix sont entendues, reconnues et amplifiées.
Des discussions tenues pendant les rénovations du pavillon Tabaret entre Nicola Russo, directeur associé à la planification et à la logistique, et Tareyn Johnson, directrice du Bureau des affaires autochtones, ont donné lieu à une collaboration avec la Banque d’art. L’équipe, dont faisaient également partie le recteur Jacques Frémont et Brenda Macdougall de l’IRÉA, a sélectionné des œuvres au diapason de la mission visant la vérité, la réconciliation et la reconnaissance de l’art autochtone.
Un processus de sélection centré sur la représentation
Les créations ont été retenues à l’issue d’un processus réfléchi où la priorité était donnée aux artistes de communautés algonquines, en l’honneur du territoire sur lequel l’Université se trouve. La démarche ne s’est toutefois pas arrêtée là. Une peinture inuite ayant pour sujet le savoir intergénérationnel et une nouvelle acquisition signée par l’artiste anichinabé Frank Shebageget, dont le travail critique le colonialisme, ont aussi été retenues. La diversité des artistes et de leurs récits illustre l’engagement de l’Université envers la représentation des diverses cultures autochtones.
Par exemple, dans son œuvre intitulée Free Ride, Frank Shebageget crée une représentation visuelle de ce qu’il aurait reçu comme signataire du Traité no 3, au moyen de cinquante billets de cinq dollars canadiens produits entre 1972 et 2022. Free Ride critique le mythe selon lequel les membres des Premières Nations « ont la vie facile » (to get a free ride, en anglais) et contribuent peu à la société. Cette création profondément personnelle et politique met en lumière le fossé entre ce que les traités promettaient aux Premières Nations et ce qui a été réalisé.
Frank Shebageget, Free Ride (2022). Composition de billets de cinq dollars canadiens, anciens et récents, dans un cadre en érable gravé.
L’œuvre Wanna Trade Belts? No.1 de Dominic Lafontaine combine des symboles anichinabés traditionnels sur support numérique. L’artiste – un « franglais » d’origine franco-ontarienne, québécoise et anichinabée qui a obtenu un B.A. de l’Université d’Ottawa en 2004 – y évoque le fait de regarder derrière soi pour mieux avancer, utilisant la tradition pour explorer de nouveaux concepts créatifs.
Dominic Lafontaine Wanna Trade Belts? No.1 (2023). Impression numérique sur aluminium (Dibond).
L’œuvre Hair Braiding Booth (2022), de Jessica Winters, illustre quant à elle un moment de communion et de connexion culturelle de la vie inuite. Inspirée par une expérience personnelle vécue lors des célébrations de la Journée nationale des peuples autochtones, à St. John’s, où elle a spontanément aidé à tresser des cheveux à un kiosque, l’artiste dépeint ce geste à la fois simple et intime. Son utilisation de l’acrylique sur papier lui permet de mettre l’accent sur les instants familiers du quotidien qui témoignent du savoir intergénérationnel et des façons particulières d’exprimer la culture inuite.
Jessica Winters, Hair Braiding Booth (2022). Acrylique sur papier.
Un outil d’autochtonisation et de vérité
Ces œuvres sont davantage que des arts visuels : elles symbolisent la résilience, la fierté culturelle et le cheminement vers une décolonisation autochtonisée. Alors que l’Université poursuit ses efforts d’autochtonisation, l’art présenté au pavillon Tabaret évoque avec force les récits qui doivent être livrés et ces voix qui méritent d’être entendues.
Leur présence, on l’espère, portera la communauté étudiante, le personnel administratif et les personnes en visite à la réflexion et les amènera à poursuivre délibérément leurs apprentissages sur les peuples autochtones et leur histoire.
Un objectif à long terme
La vision à long terme consiste à enrichir le campus avec de l’art autochtone en diversifiant tant les médiums présentés que les lieux où les œuvres sont installées. Qu’il s’agisse de créations algonquines, haudenosaunee ou inuites ou issues d’autres traditions autochtones, l’objectif demeure le même : maintenir la présence culturelle et la vérité autochtones au centre de l’identité en évolution de l’Université.
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