La Banque d’art du Conseil des arts rend hommage à la conseillère en arts visuels Lorraine Pierce-Hull, qui prendra sa retraite plus tard ce mois-ci. La première collaboration de Lorraine avec la Banque d’art date de 2000, année où l’organisme a fait appel à ses services d’experte indépendante pour évaluer l’ensemble de sa collection : 18 000 œuvres représentant les quatre dernières décennies de l’art du Canada – des œuvres de toutes les techniques créées par plus de 3 000 artistes. En 2015, Lorraine s’est de nouveau associée à la Banque d’art, cette fois à titre de conseillère en arts visuels, s’occupant d’un nombre important de clients des secteurs public et privé d’Ottawa, Toronto et Calgary.
Lorraine en symbiose avec la peinture Mirror No.2 (1972) de Brian Fisher
Dans une récente entrevue, Lorraine a parlé de la collection de la Banque d’art en des termes affectueux. « C’est une collection particulière, diversifiée, qui représente maintenant cinq décennies et toutes les régions géographiques du Canada. Elle permet de suivre le parcours des artistes à partir de leur émergence et d’observer les tendances, les styles et les mouvements artistiques. »
Pour s’acquitter de la tâche monumentale que représentait l’évaluation de la collection, il a fallu communiquer avec chaque artiste ou son représentant et mettre à jour le système des dossiers des artistes. C’était la première fois que la Banque d’art faisait évaluer l’ensemble de sa collection, et il a fallu presque deux ans à l’experte et à son équipe – une personne pour l’assister ainsi que trois étudiants des départements d’histoire de l’art de l’Université Carleton et de l’Université d’Ottawa et du programme de muséologie du Collège Algonquin – pour y arriver.
« Le plus dur a été d’éviter les automatismes. Pour que la motivation reste élevée, nous avons inventé des jeux qui ont consolidé l’intérêt de l’équipe et nous ont maintenus sur la bonne voie. »
Passionnée de jeux, Lorraine a convaincu l’émission Amazing Race Canada de filmer un récent épisode à la Banque d’art. Les participants devaient chercher des œuvres dans la base de données de la Banque, puis les photographier après les avoir trouvées dans son énorme entrepôt.
Jon Montgomery, animateur de l'émission Amazing Race Canada, et Rebecca Huxtable dans l'aire des présentoires de la Banque d'art
Elle a communiqué avec les artistes pour avoir leur permission de montrer leurs œuvres à l’émission, qui est diffusée dans tout le pays. L’un d’eux, le peintre vancouvérois Gordon Smith, a 100 ans. De tous les artistes représentés dans la collection, c’est l’un des plus vieux encore en vie. M. Smith a insisté pour que Lorraine choisisse les meilleures parmi ses 133 œuvres qui sont dans la collection. La conseillère en arts visuels se rappelle de la conversation en riant : « Je lui ai demandé "Ce sont lesquelles, vos meilleures?" Il a répondu "Celles que vous choisirez!" »
Gordon Smith, Untitled (1975), dans le hall d’Andaz Ottawa, marché By
Outre le fait qu’elle ne travaillera plus là où se trouve la plus importante collection d’art contemporain du Canada au monde, ce qui manquera le plus à Lorraine, ce sont ses collègues, dont elle vante les compétences, l’expertise et la passion. Des sentiments qui trouvent un écho auprès de la chef de la Banque d’art, Amy Jenkins, qui a déclaré dans une récente entrevue que « l’énergie, l’enthousiasme, la créativité sans bornes et la douce folie de Lorraine nous manqueront énormément ».
Lorraine avec ses collègues de la Banque d'art
Lorraine part en laissant un message à toute la population à propos du programme de la Banque d’art, dont la renommée dépasse nos frontières : « Cette collection appartient à toutes les Canadiennes et à tous les Canadiens; admirez-la, utilisez-la, soyez-en fiers. »
Voici quelques-unes des installations favorites de Lorraine…
Lise Gervais, Par le Soleil, Vampire (1963), à la réception d’Echelon Wealth Partners
Michel Labbé, Sans titre 1, 2 et 3 (1979)
Rita Letendre, Oab (1972)
Œuvres d’Harold Town, Archie Ishulutak, Simeonie Aqpik, Annie Kisusiutwa et Eva Talukee
Jean-Paul Riopelle, Envol (1956)